La santé au travail face aux défis d'aujourd'hui et de demain : la santé au travail des femmes

Pourquoi cette action ?

À notre disposition :

  • Des statistiques et études nationales concernant les inégalités professionnelles entre les femmes et les hommes qui ont impact sur la santé au travail des femmes, des études nationales sur le genre et la santé des femmes, dont la santé au travail
  • le focus sur la santé au travail des femmes du PRST en Occitanie (la région Bretagne traite aussi du sujet notamment dans le cadre du DU).

La division sexuelle du travail conduit à une exposition différenciée des hommes et des femmes aux risques professionnels

En France comme en Occitanie, les femmes sont concentrées sur 12 des 87 familles professionnelles et se trouvent en particulier dans les métiers administratifs (assurances, activités financières, immobilières), de l’éducation, la santé humaine, du soin, de l’action sociale ou des activités de service (entretien, services à la personne,…). Dans ces secteurs, les femmes sont majoritairement employées.
Les hommes sont surtout présents dans les métiers et secteurs du BTP, les industries et fabrication de produits industriels (électriques, électroniques, de l’énergie, des transports,…). Dans ces secteurs, les hommes sont majoritairement ouvriers.

Cette répartition différenciée dans les secteurs, les métiers expose différemment les femmes et les hommes aux risques professionnels :

Par exemple :

  • Concernant les risques liés à l’environnement, les femmes sont exposées aux produits ménagers, risques d’infection, les hommes au Intempéries, froid, chaud, au bruit, aux produits chimiques.
  • Concernant les risques liés aux postures les femmes sont plus souvent exposées aux Station debout et les hommes au port de charges lourdes.

Si on considère les risques liés aux relations les femmes seront plus exposée à des agressions du public, au Travail isolé et précaire, les hommes aux responsabilités hiérarchiques, au travail à l’extérieur. (Données INSEE RP 2017 traitement Direccte, SESE, CREAI-ORS Occitanie)

Ce qui produit des effets différents sur la santé et un impact parfois plus important pour les femmes

Plusieurs enquêtes nationales (SUMER, RNV3…) et locales (Focus santé au travail des femmes en Occitanie…) ont mis en évidence des répercussions différentes sur la santé.
Le cumul des contraintes physiques (postures, gestes répétitifs, manutention en particulier de personnes …) et celles liées à l’organisation du travail (métiers à fortes exigences émotionnelles, horaires atypiques, postes peu qualifiés…) touchent particulièrement les femmes en emploi, qui prennent leur retraite en moyenne un an plus tard que les hommes.
Toutes catégories socioprofessionnelles confondues, les femmes présentent plus de risque de TMS que les hommes (54% contre 46 %) avec un indice de gravité plus important, et les femmes présentent plus de pathologies mises en lien avec les Risques Psychosociaux, dont en particulier les violences sexuelles et sexistes, le morcèlement des taches, le manque d’autonomie et la discontinuité des parcours professionnels.
Les cancers d’origine professionnelle sont moins souvent reconnus chez les femmes que chez les hommes. Une étude récente de l'Inserm montre que le travail de nuit augmente de 26 % les risques de cancer du sein.

L’analyse des indicateurs de sinistralité́ fournies par la CNAMTS conforte ces résultats. L’Anact (Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail) met à jour annuellement une analyse sexuée de ces indicateurs, AT, MP et accident de trajet. Cette analyse montre que si l’on prend en compte les résultats hommes et femmes confondus, on ne voit pas que les impacts sont différents pour les F et H. Et surtout, sur ces indicateurs de sinistralités, que les résultats sont plus négatifs pour les femmes.

Entre 2000 et 2015 on observe en effet :

  • Une diminution des accidents du travail (AT) tous sexes confondus mais une augmentation chez les femmes,
  • Une augmentation globale des déclarations en maladies professionnelles (MP), mais plus importante chez les femmes que chez les hommes.
  • Une petite augmentation des accidents de trajet (+ 1%) mais en baisse pour les hommes depuis 2001 et en hausse pour les femmes.

Un diagnostic en Occitanie : le groupe en charge du diagnostic régional santé travail a réalisé un focus sur les indicateurs en matière de santé au travail des femmes :

  • L’indice de fréquence des maladies professionnelles est plus important pour les femmes que pour les hommes (1,11 maladies professionnelles pour 1 000 femmes en emploi vs 0,92 pour 1 000 hommes en emploi).
  • Maladies à caractère professionnel : 6,1 % des femmes ont signalé une affection de l’appareil locomoteur (contre 3,4 % des hommes)
  • La souffrance psychique au travail concerne 7,7 % des femmes contre 3,3 % des hommes.
  • Le taux d’incidence annuel des déclarations d’inaptitude est supérieur chez les femmes et augmente avec l’âge du salarié.

Prendre en compte le genre : un enjeu d’équité et d’efficacité des actions en matière de santé au travail et de santé publique

L’Anact fait l’hypothèse que les femmes occupent des postes dont les activités sont exposées à des risques et une pénibilité insuffisamment identifiée et reconnue, et que les dispositifs de prévention ne sont pas assez adaptés et efficaces dans les secteurs à prédominance féminine.
Prendre en compte le genre est donc indispensable pour rendre compte de la réalité du monde du travail et des effets sur la santé des hommes et des femmes.
Cette nécessité s’est imposée aux pouvoirs publics dans le monde du travail. La loi du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les hommes et les femmes a modifié l’article L.4121-3 du code du travail. Elle impose que l’évaluation des risques prenne en compte l’impact différencié des expositions professionnelles en fonction du sexe notamment dans le document d’évaluation des risque professionnels (DUERP), et en 2020, le COCT (Conseil d’Orientation des Conditions de Travail) déclarait que « la santé au travail des femmes relève d’un enjeu majeur de santé au travail ».

Concernant les risques liés aux violences sexistes et agressions sexuelles (VSST), plusieurs enquêtes montrent l’exposition plus importante pour les femmes.

  • L’étude CSEP auprès de 15 000 salarié.e.s cadres (2013) et 10 000 salarié.e.s non cadres (2016) : 80% des femmes salariées cadres et 74% des femmes salariées non cadres (et 56% hommes cadres et 54% des hommes non cadres) considèrent qu’au travail les femmes sont régulièrement confrontées au sexisme.
  • Le Baromètre Défenseur des droits/ OIT 2018 (3 551 personnes) : 23% des femmes et 6% des hommes sont confrontré-e-s à des insultes et des humiliations sexistes.
  • L’Enquête européenne IFOP/Fondation Jean-Jaurès : 66% des Européennes de moins de 30 ans ont été confrontées à au moins une forme de violence sexiste et sexuelle au travail.

L’exposition à ces violences sexistes et sexuelles peut provoquer des effets à 3 niveaux :

  1. Sur les personnes exposées, exemple : anxiété, dépression, isolement,…
  2. Sur le collectif de travail, exemple : ambiance de travail dégradée, clivage entre les salarié.es,
  3. Sur l’entreprise, exemple : obstacles à la mixité, démotivation des salariés, atteinte à l’image de l’entreprise.

En conclusion, d’une façon générale dans la société, selon le rapport du Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes (HCEfh) « Prendre en compte le sexe et le genre pour mieux soigner : un enjeu de santé publique », les conditions de vie, sociales, économiques et environnementales participent aux inégalités de santé.

Objectifs généraux

  • 1. Intégrer le genre comme objectif transversal du PRST
    • Actions opérationnelles de sensibilisation auprès des autres GT et représentants du CROCT
    • Sensibiliser les représentants au CROCT
    • Sensibiliser les GT
    • les pilotes à travers le comité de coordination
    • les contributeurs : nécessité de traiter la question dans chaque GT et d’accompagner les GT dans cette démarche
  • 2. Sensibiliser les acteurs et les partenaires sociaux de l’entreprise aux spécificités de la santé au travail des femmes
    • Sensibiliser les acteurs de la prévention et prioritairement les SPST
    • Sensibiliser les relais des et en entreprise : CPL, ODDS, CPHSCT, CSE
    • Sensibiliser les jeunes en formation (profs, jeunes, apprenti.es)
  • 3. Accompagner :
    • A la prévention violence sexuelle et sexiste au travail, en entreprise
    • A la mise en place d’actions de prévention différenciées à travers le DU
    • Se servir du diagnostic pour mieux repérer les facteurs d’exposition
    • Accompagner les SPST – outil : le DU et la FE
    • Envisager une action expérimentale auprès des contributeurs au GT
    • Mettre en place un réseau de professionnels (témoignage d’un membre du GT qui a développé un réseau interinstitutionnel et pluridisciplinaire dans un territoire départemental)

Les projets

Projet 1 : Action de sensibilisation des représentants du CROCT et des autres GT

Objectifs

Public

  • Intégrer le genre comme objectif transversal du PRST en sensibilisant les partenaires impliqués

Les représentants au CROCT
Les pilotes
Les contributeurs aux GT

 

Projet 2 : Action de sensibilisation dans le cadre d’un webinaire

Objectifs

Public

  • Sensibiliser les entreprises du réseau CCI et les acteurs de la prévention à la santé au travail des femmes

Acteurs de la prévention

Entreprises

 

Projet 3 : Action de sensibilisation auprès des CFA

Objectifs

Public

  • Sensibiliser les CFA sur la thématique  santé au travail des femmes avec une entrée VSST

Dans un premier temps : les professeurs

 

Projet 4 : Accompagner à la mise en place d’actions de prévention différenciées à travers le DU par les SPST

Objectifs

Public

  • Une action d’accompagnement auprès des SPST acteurs relais sur les territoires

Public visé au sein des SPST :
Direction
MT
IDEST
IPRP