Une approche partagée entre santé publique et santé au travail : l'entreprise face à l'addiction !

Pourquoi cette action ?

De nombreuses publications scientifiques attestent du rôle de l’environnement sur les consommations de substances psychoactives en dehors des seuls facteurs individuels. L’environnement de travail, comme l’environnement familial, socio-économique et culturel peut protéger ou, au contraire, fragiliser les personnes face au risque de conduites addictives.

Le fait d’avoir un emploi fait néanmoins partie des facteurs de protection, les demandeurs d’emploi consommant globalement plus que les personnes en activité (baromètres santé INPES 2010 et 2014).

En France, les niveaux de consommation au sein de la population en activité sont élevés (baromètre santé 2014) et sont supérieurs pour certains produits tels que le tabac, le cannabis et médicaments psychotropes à la prévalence observée en population générale :

  • Tabac : 30,4 % des actifs occupés fument quotidiennement (29 % en population générale 18-75 ans)
  • Alcool : 7,3 % sont des consommateurs à risques, 9,5 % ont des ivresses répétées, 18,6 % des actifs occupés ont eu un épisode d’alcoolisation ponctuelle importante dans le mois
  • Cannabis : 9 % des actifs occupés (6,5 % en 2010) ont consommé du cannabis dans l’année.
  • Cocaïne : son usage est en augmentation parmi les actifs occupés entre 2005 (0,5 %) et 2014 (0,8 %)
  • Médicaments psychotropes : 16,7 % des actifs occupés (13 % en population générale parmi les 18-75 ans).

Ces constats cachent une grande diversité des niveaux de consommation selon les secteurs professionnels, et à l’intérieur de ces secteurs, selon les catégories socio professionnelles et le sexe.

Plusieurs secteurs d’activité ont été identifiés dans la littérature scientifique comme particulièrement liés à des usages de substances psychoactives : les métiers des arts et du spectacle, l’agriculture, la pêche, la marine marchande, la construction, la restauration, le secteur de l’information/communication, les métiers de relation avec le public.

Les études et les travaux de recherche dans le domaine des sciences sociales ont montré les interrelations entre le travail (conditions et organisation du travail, management, statut d’emploi, culture d’entreprise…) et les conduites addictives. Les liens entre consommations et harcèlement au travail, ennui, insatisfaction, horaires irréguliers, décalés ou de nuit, postes de sécurité ou travail avec un haut niveau de pénibilité physique ont été particulièrement documentés (extrait PNA 2018-2022).

Objectifs généraux

  • Promouvoir la prise en compte des pratiques addictives en milieu professionnel
  • Développer les connaissances et les compétences des acteurs mobilisés sur les conduites addictives
  • Outiller et mobiliser les entreprises afin qu’elles puissent mettre en place des actions de prévention

Les projets

Projet 1 : Informer et sensibiliser les entreprises afin que les  pratiques addictives soient  prises en compte dans les démarches  de prévention.

Objectifs

Public

  • Développer des actions de proximité afin de promouvoir la prise en compte et la prévention des conduites addictives en milieu professionnel. (Salarié ou chef d’entreprise)
  • Outiller les entreprises sur la démarche de prévention primaire des conduites addictives
  • Favoriser la prise en charge de la thématique addiction et son intégration dans le DUER
  • Communiquer sur les ressources mobilisables par les employeurs pour aborder et intégrer cette thématique dans la démarche de prévention globale des entreprises
  • Promouvoir le réseau d’entreprise ESPER et l’adhésion des entreprises.

Employeurs et salariés des entreprises de tous secteurs d’activités, notamment BTP, HCR, Agriculture …), intérimaires, Préventeurs, ANDRH, représentants du personnel,  les branches et les partenaires sociaux …

 

Projet 2 : Sensibiliser les jeunes et futurs travailleurs sur les pratiques addictives en milieu professionnel

Objectifs

Public

  • Initier et développer la prise en compte des conduites addictives en milieu professionnel dans le cursus des jeunes en formation professionnelle de l’enseignement technique (RG et RA).
  • Inciter à inscrire la culture de prévention, notamment la prévention  des conduites addictives dans les cursus de formation.
  • Repositionner et sensibiliser  les maîtres d’apprentissage ainsi que les enseignants, les membres des équipes pédagogiques  à la prévention des conduites addictives (CFA/Lycées techniques)

Jeunes en formation professionnelle du type apprentissage (CFA, lycées techniques)

Enseignants et maitres d’apprentissages

Directeurs d’établissement

 

Projet 3 : Mettre en place un réseau d’acteurs institutionnels sur la prévention des pratiques addictives en milieu professionnel en Occitanie

Objectifs

Public

  • Partager  les expériences  et les  compétences  relatives aux addictions et leur prise en charge
  • Contribuer au développement des compétences et à  l’harmonisation des pratiques
  • Informer et mutualiser  sur les ressources et livrables issus  du PRST4 

Acteurs institutionnels, SPSST, Carsat MP et LR, IPRP, les CDG (pôle prévention)

 

Projet 4 : Promouvoir l’identification par des méthodes de repérage simple des pratiques addictives lors des visites afin de recueillir des données sur quelques SPST Pilotes.

Objectifs

Public

  • Harmonisation des pratiques  de repérage simple lors des visites en SPSTI

MDT

IDEST

IPRP

salariés

 

Projet 5 : Contribuer à la mise en place d’une approche partenariale et collaborative entre les SPST et les structures de soins concernant la prise en charge des salariés ayant une addiction.

Objectifs

Public

  • Mettre en place une cartographie des structures en Occitanie par département
  • Promouvoir les échanges entre les SPST et les structures de soins
  • Etablir des échanges dans les territoires des SPST et Structures spécialisées

SPSTI

Structures de soins