Interview de Pascal Godeby, Président de l'ASMT et Président de Presanse Occitanie

 

Quelle mobilisation des services de prévention et de santé au travail interentreprise (SPSTI) en matière d’accidents du travail ?

Pascal Godeby, Président de l'ASMT et Président de Presanse Occitanie : Tout d'abord, après plus d’un an à la présidence de Presanse Occitanie, je me permets de souligner l'engagement remarquable des SPSTI dans la prévention des accidents du travail. Ces services, encore mal identifiés comme ressource par les entreprises, jouent pourtant un rôle essentiel, en les accompagnant dans l'identification et la réduction des risques professionnels, notamment ceux pouvant conduire à des accidents du travail. Et pour cela ils interviennent à plusieurs niveaux, que ce soit par le biais de visites régulières sur les lieux de travail, de conseils personnalisés aux employeurs et aux salariés, ou encore par la mise en place d'actions de sensibilisation. Par exemple, dans le cadre de nos missions, nos équipes réalisent des diagnostics de risques, proposent des solutions de prévention adaptées à chaque secteur d'activité et assurent un suivi régulier pour garantir l'efficacité des mesures mises en place. Et nous pouvons d’autant plus le faire, que nos équipes sont pluridisciplinaires, et constituées avec les médecins du travail, d’assistantes, techniciens, psychologues, infirmières, ergonomes, et des experts du maintien en emploi.

Quelles démarches de prévention proposeriez-vous à une entreprise pour prévenir les accidents du travail?

Pascal Godeby : Il n’y a pas de formule magique qui permettrait de réduire de manière certaine les accidents du travail. Et je serai très heureux de rencontrer celui qui la détient.
Pour autant, cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de moyens d’actions. La première démarche à effectuer pour réduire les accidents (et la meilleure porte d’entrée) reste le document unique d’évaluation des risques professionnels. Encore trop souvent perçu comme une formalité administrative de plus, il est pourtant un outil d’identification des risques efficace, lorsque l’on s’en empare. En revanche c’est bien l’étape d’après qui manque bien souvent : des plans d’actions pour réduire ces risques. Les pistes sont nombreuses, mais surtout spécifiques à chaque entreprise.  C’est pour cela qu’il peut être important de se faire accompagner par des experts en santé au travail, dont votre SPSTI qui en fait partie intégrante. Ces solutions ? Elles peuvent être matérielles évidemment, mais elles résident bien souvent aussi dans l’organisation du travail lui-même, ou dans l’aménagement des locaux de travail…

Avez-vous des outils utiles et accessibles à proposer et à diffuser ?

Pascal Godeby : Je vais revenir encore une fois sur le document unique (DUERP). Chaque entreprise peut faire une demande d’accompagnement à son SPSTI. Nos services reviendront vers elle au plus vite.
Il y a des partenariats avec les CCI et organisations patronales qui se construisent. Je vais donner l’exemple de l’ASMT parce que c’est forcément celui que je connais le mieux.
Nous tenons, avec la CCI de Tarbes, des permanences tous les 2 mois dans leurs locaux, pour aider des entreprises qui veulent s’impliquer dans la démarche.
J’en profite par ailleurs pour rappeler que chaque entreprise doit nous communiquer les mises à jour de leur DUERP. Des synergies se crééent et il me semble que c’est primordial.

Mais je vais enfoncer le clou encore une fois. Des outils utiles, il en existe, beaucoup. Mais aucun outil ne peut se suffire à lui-même. A chacun de s’en emparer pour en donner du sens, et développer ainsi une culture de prévention.